Comment se déroule une chirurgie de la cataracte ?
La chirurgie de la cataracte se réalise dans la majorité des cas en chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire que le patient arrive le matin ou en début d’après-midi et sort en fin d’après-midi. Sauf cas particulier, un contrôle postopératoire le lendemain matin n’est pas indispensable. Mon service rappelle le patient le lendemain de l’intervention pour prendre de ses nouvelles.
Parfois, si le patient est à mobilité réduite, sans encadrement à domicile, une hospitalisation d’une nuit est possible. Un bon de transport aller-retour domicile-Clinique du Parc par un taxi conventionné est également possible le jour de l’intervention.
Quelle préparation avant l’intervention ?
L’anesthésie est locale, le plus souvent avec des collyre anesthésiant permettant d’opérer des patients âgées et même des patients sous anticoagulants.
Je ne modifie en rien les traitements préopératoire ce qui permet d’opérer des patients même après 95 ans. L’anesthésiste surveille le patient durant toute l’intervention et peut administrer une petite sédation complémentaire en cas d’anxiété ou simplement pour améliorer le confort du patient. Cette sédation est le plus souvent légère afin de pouvoir communiquer avec le chirurgien et permettre un retour à domicile, avec un accompagnant.
Dans 20 % des cas pour des patients anxieux des chirurgies difficiles, un manque de compliance, une faible coopération du patient, une anesthésie locale est possible autour de de l’œil (anesthésie péri bulbaire).
Une anesthésie générale est contre-indiquée pour ce type d’intervention sauf pour quelques exceptions (sourd et muet, Trisomie 21, état psychotique particulier, sujet soumis à des attaques de panique etc ).
Ne jamais oublier de signaler à votre ophtalmologiste ou à l’anesthésiste
- Si vous êtes claustrophobe
- L’ensemble des traitements médicaux que vous prenez
- Si vous avez une infection en cours ou récente
- Les allergies potentielles
Quels sont les risques post opératoires de la chirurgie de la cataracte ?
Effets secondaires bénins et temporaires
Les signes les plus fréquents sont aussi les plus bénins. Le lendemain de l’intervention, le patient peut présenter une vision trouble qui va diminuer progressivement en quelques jours avec l’instillation de collyres anti-inflammatoires et de cortisone. Parfois, l’œil est un petit peu rouge avec sensation de grain de sable, nettement amélioré avec des collyres lubrifiants. L’acuité visuelle remonte progressivement et un contrôle ophtalmologique est réalisé deux semaines après l’intervention puis un contrôle annuel.
Risques plus graves et rares
Cela peut concerner une infection intraoculaire dans les suites postopératoires souvent après le troisième jour, nous parlons alors d’endophtalmie (infection intra oculaire liée à un germe qui s’est développée suite à l’intervention). Le risque est de l’ordre de 0,02 à 0,04% par intervention. Le pronostic visuel est engagé et le risque de cécité est possible.
La décompensation coréenne sur une cornée fragile au départ, (type cornea Guttata ) est possible, et le risque est d’autant plus grand que la fragilité coréenne est importante.
Un œdème maculaire postopératoire. C’est le syndrome D’Irvine Gass, présent dans 3 à 4 % des cas plus ou moins symptomatique selon les patients.
Une rupture de la capsule postérieure en per opératoire. Cela représente un aléa thérapeutique pouvant parfois nécessiter une chirurgie complémentaire dans les jours qui suivent.
Quand faut-il consulter en urgence ?
L’endophtalmie est une complication rarissime mais extrêmement sévère. Cela représente l’urgence absolue en ophtalmologie : chaque heure compte avant sa prise en charge !
Tout patient opéré de la cataracte depuis quelques jours, devra consulter impérativement en urgence :
- En cas de baisse d’acuité visuelle brutale
- De douleurs oculaires importantes
- De multiples cercles lumineux
- Une rougeur oculaire prononcée
- Une sensation brutale de voile
- Une apparition subite de mouches volantes voire une amputation du champ visuel
Baisse d’acuité visuelle après une chirurgie de la cataracte ?
La consultation postopératoire à deux semaines permet de vérifier l’absence de complications oculaires et de prescrire de nouveaux verres correcteurs si nécessaire.
À moyen ou long terme terme, une opacification de la capsule postérieure en arrière de l’implant peut survenir, communément appelée “cataracte secondaire”. Une capsulotomie au laser Yag permet de découper cette membrane et de rétablir la vision précédente .Cela ne nécessite pas un nouveau geste, au bloc opératoire. Cette banale intervention au laser est parfaitement indolore, réalisée en consultation au centre Kleber, Cours Franklin Roosevelt à Lyon, est effectuée en quelques minutes.
La vision finale du médecin peut être grevée par l’apparition d’une pathologie oculaire intercurrente, type glaucome, DMLA ou maculopathie diabétique Ces pathologies deviennent plus fréquentes avec l’augmentation de l’espérance de vie.
Quoi qu’il en soit, une consultation ophtalmologique est toujours souhaitable si le patient perçoit une modification de sa vision.
Un suivi annuel ophtalmologique est souhaitable après une chirurgie de la cataracte.
Entre deux chirurgies de cataractes, que faire de vos lunettes correctrices ?
Le remplacement du cristallin par une lentille intraoculaire permet aussi d’améliorer le défaut de vision du patient.
Vos verre correcteur ne seront plus adaptés et plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Même inadaptées, vos lunettes peuvent vous servir durant cette période transitoire.
- Si cela est très inconfortable, vous pouvez aussi rester sans verre correcteur durant l’intervalle des deux interventions.
- Vous pouvez aussi prendre contact avec votre opticien pour retirer votre verre devenu inadapté et mettre un verre neutre de transition sur votre monture.
Pas de règles précises. Seul votre confort doit vous orienter vers la meilleure solution possible
A noter
- L’implant ne peut pas bouger après la chirurgie. Il est bien positionné dans un sac capsulaire. Il peut en revanche se luxer en cas de traumatisme oculaire important
- Il n’est pas impossible de sentir l’implant à l’intérieur de l’œil
- En cas de gêne, de douleur ou d’irritation oculaire, souvent le diagnostic est une sécheresse oculaire secondaire à la perturbation du film lacrymal, induite par le traitement
- L’intervention est définitive, puisque l’implant ne s’opacifie pas. Il est conçu pour ne pas se dégrader ni être changé sauf en cas d’erreur réfractive (situation extrêmement rare)
La chirurgie de la cataracte en quelques mots
- Prenez comme d’habitude vos médicaments
- Une personne devra vous ramener chez vous : vous ne pourrez pas passer la première nuit seul à votre domicile
- Le lendemain matin de l’intervention mon service vous rappellera pour prendre des nouvelles
- Prise d’un rendez-vous de contrôle 15 jours après au centre Kleber
- La coque de protection transparente est à retirer le lendemain matin de l’intervention
- Pas de pansement
- Prévoir des instillations de collyres lubrifiant, anti-inflammatoire et corticoïde pour les suites opératoires